Les 13 principales entreprises semencières mondiales n’ont touché que 10% des 500 millions de petits exploitants agricoles dans le monde en 2017. C’est ce qu’indique l’Indice 2019 de l’accès aux semences, publié récemment par la Fondation Access to Seeds, un organisme indépendant basé à Amsterdam aux Pays-Bas.
D’après Ido Verhagen, directeur exécutif de Access to Seeds Index, ce niveau ne permettra pas de soutenir les efforts visant à parvenir aux changements souhaités dans le système alimentaire dans la mesure où les petits producteurs fournissent 80% de la production mondiale.
« Malgré les progrès réalisés par l’industrie dans le développement de variétés plus nutritives et résilientes par rapport au climat, il est évident qu’il reste beaucoup à faire. Avec la hausse de la population mondiale avec des problèmes croissants relatifs à l’impact environnemental, le rôle de l’industrie globale des semences reste crucial pour atteindre d’ici 2030, la Faim Zéro [Objectif de développement durable n°2, NDLR.», explique M. Verhagen.
D’après le rapport, la majeure partie du flux d’investissement enregistré en 2017 a été orienté vers l’Asie du Sud et du Sud-Est avec 12 compagnies qui se sont impliquées dans la sélection et autant dans la production de semences.
Sur le continent africain où les petits producteurs fournissent 70% des besoins alimentaires, seulement 9 entreprises ont investi dans la production de semences alors que 9 ont été actives dans la sélection des semences.
L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale sont parmi les régions de l’Afrique qui ont enregistré le moins d’investissement avec seulement une entreprise engagée dans la production et 2 dans la sélection.
L’entreprise thaïlandaise East-West Seed est celle qui adopte une démarche priorisant les petits exploitants, indique le rapport. La clientèle de la compagnie est ainsi composée à 98% des petits exploitants. Celle-ci est suivie par le groupe suisse Syngenta et l’Allemand Bayer.
Pour rappel, Access to Seeds Index a été lancé en 2016.