Les entreprises de semences ont un rôle crucial à jouer dans l’augmentation de la productivité des petits exploitants agricoles. C’est pourquoi l’Indice de l’accès aux semences met en lumière celles qui prennent la tête des efforts déployés pour toucher ces petits exploitants.
À la fin de l’année 2017, l’Union européenne et la Fondation Bill & Melinda Gates se sont engagées à investir plus de 600 millions de dollars sur les trois ans à venir dans le développement de nouvelles technologies, et notamment de semences de qualité issues de variétés améliorées, pour les petits exploitants agricoles d’Afrique et d’Asie. Une telle somme montre bien la priorité accordée à la productivité des petits des exploitants, ainsi que son importance pour la réalisation de la faim « zéro », l’un des 17 Objectifs de développement durable (ODD).
Faire parvenir ces technologies jusqu’aux petits paysans nécessite un partenariat avec le secteur privé. Les entreprises jouent un rôle crucial dans l’accès à des semences de qualité, qui peuvent aider les agriculteurs à augmenter le rendement de leur activité ainsi qu’à répondre à la demande croissante de nourriture, tout en adaptant leurs pratiques à des conditions rendues de plus en plus difficiles par le changement climatique.
C’est pourquoi l’Indice de l’accès aux semences évalue les efforts déployés par les entreprises pour mettre des semences de qualité à la portée des petits exploitants, en soulignant leur leadership et leurs bonnes pratiques. En fournissant un aperçu de la performance, de la présence et de la gamme de produits de ces entreprises, il entend contribuer à la conclusion de partenariats avec le secteur semencier. Il constitue également une base de référence pour les entreprises qui veulent aller plus loin, ainsi qu’une source d’informations pour les responsables politiques qui travaillent à la nécessaire création d’un environnement favorable.
Publié en 2016, le premier Indice de l’accès aux semences a évalué les activités d’entreprises semencières internationales présentes dans quatre régions, et d’entreprises régionales en Afrique de l’Est. Il a montré pour la première fois le rôle essentiel joué par les entreprises régionales de semences dans la fourniture des produits de l’industrie aux portes de la ferme. Dans la deuxième édition de l’Indice, fondée sur ces résultats, le nombre d’entreprises étudiées sera plus que doublé, passant de 25 à 60. En effet, les entreprises régionales de semences d’Afrique de l’Ouest et d’Asie seront désormais prises en compte.
Élaboré à partir d’informations fournies par les exploitants, les entreprises et les responsables politiques, l’Indice est analysé par des dizaines de spécialistes de chaque région. Les données seront recueillies dans le courant de l’année 2018, et la publication est prévue pour le premier semestre 2019.
Le rapport sur la méthodologie de l’Indice de l’accès aux semences 2019 est également disponible au format PDF.
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Barack Obama, Melinda Gates et Bill Gates s’expriment dans le cadre de Goalkeepers 2017, organisé le 20 septembre 2017 à Jazz at Lincoln Center, à New York. Selon le Goalkeepers Report, publié chaque année par la Fondation Bill & Melinda Gates afin de présenter les avancées dans la lutte contre la pauvreté et la maladie dans le monde, l’augmentation de la productivité des petits exploitants agricoles est l’une des cibles cruciales du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
L’Indice de l’accès aux semences évalue les efforts des principales entreprises mondiales de semences pour améliorer l’accès des petits exploitants agricoles aux semences de grandes cultures et aux semences potagères dans quatre régions.
Afin de garantir l’équité et la pertinence de l’analyse et de la comparaison, le champ de recherche définit les pays, les entreprises et les cultures prises en compte. Les scores des entreprises sont ramenés à une même échelle pour faciliter leur comparaison sur les plans de la taille, de la présence par pays et de la gamme de produits.
L’Indice évalue les efforts déployés par les entreprises semencières dans quatre régions caractérisées par (1) la présence d’une agriculture à petite échelle, (2) un problème de sécurité alimentaire et (3) un potentiel agricole. En ce qui concerne les entreprises multinationales, l’analyse porte sur leurs activités dans les quatre régions. Les indices régionaux, quant à eux, mettent l’accent sur les principales entreprises dans une région donnée.
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L’Indice porte sur les grandes cultures et les cultures potagères, qui sont toutes deux essentielles à une bonne nutrition. Pour l’analyse, les cultures principales des quatre régions, selon les données de FAOSTAT, ont été sélectionnées. Il s’agit là de « cultures mondiales ». L’Indice évalue également les activités des entreprises concernant les cultures locales, parfois appelées « cultures oubliées et sous-utilisées ».
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L’Indice évalue les principales entreprises de semences ayant un modèle d’activité intégré (sélection, production et distribution), actives dans le domaine des cultures vivrières. La sélection des entreprises mondiales s’effectue à partir du chiffre d’affaires généré par les semences. Les listes régionales ont pour leur part été établies après des états des lieux de chaque région, qui ont permis d’en déterminer les principales entreprises.
L’Indice de l’accès aux semences établit un classement relatif, qui compare les entreprises entre elles et non pas au regard d’un idéal absolu. Ce sont donc les entreprises qui fixent les objectifs à atteindre et à dépasser.
Un système de tableaux de scores pondérés a été adopté pour mesurer et comparer la performance des entreprises. Ce système comprend cinquante-neuf indicateurs, regroupés dans sept domaines de mesure. Au sein de chacun de ces domaines, les indicateurs sont classés dans quatre catégories : engagement, performance, transparence et leadership. La note globale de chaque entreprise est établie en calculant la somme pondérée des scores dans chaque domaine.
Les indicateurs de la catégorie « Engagement » analysent la présence de politiques, d’objectifs et de codes de conduite afin d’orienter les activités de l’entreprise.
Les indicateurs de la catégorie « Performance » analysent les pratiques, les programmes et les activités que l’entreprise met réellement en œuvre.
Les indicateurs de la catégorie « Transparence » examinent si l’entreprise publie des rapports sur ses pratiques et ses politiques.
Les indicateurs de la catégorie « Leadership » récompensent des activités ou des démarches de qualité, ou qui peuvent montrer l’exemple aux autres entreprises.
Ce domaine analyse si les entreprises ont mis sur pied des stratégies afin de contribuer à la productivité des petits exploitants et à la réalisation des Objectifs de développement durable.
Vue d’ensemble des indicateurs
L’Indice 2016 a montré que le Plan de croissance responsable (Good Growth Plan) de Syngenta était un exemple notable d’engagement d’une entreprise en faveur de l’amélioration de l’accès des petits exploitants aux semences. Ce plan prévoit des objectifs mesurables à l’horizon 2020. L’entreprise publie régulièrement des rapports d’étape dans sa communication interne.
Le plan a notamment mis en exergue l’engagement de Bayer envers la formation des adolescents en Inde, afin de les inciter à opter pour un avenir dans l’agriculture dans leur État d’origine plutôt que d’aller s’installer en ville (cf. photo).
Ce domaine entend préciser la façon dont les entreprises contribuent à la préservation des ressources génétiques et partagent les avantages retirés de l’utilisation de matériel génétique disponible publiquement.
Vue d’ensemble des indicateurs
Carmen Valle dans son champ de quinoa de la vallée de Viscaya, au Pérou. Dans le cadre d’un partenariat avec l’Allemagne, KWS assure des formations afin de soutenir les travaux sur le quinoa réalisés par la banque de gènes publique du Pérou. En Éthiopie, l’entreprise soutient les travaux de la banque de gènes locale dans le domaine de l’orge et du blé.
Ce domaine vise à analyser et à évaluer la façon dont les entreprises traitent leurs droits de propriété intellectuelle dans les pays traités par l’Indice, ainsi qu’à déterminer si ce traitement permet la sélection poussée par d’autres acteurs et la conservation des semences dans l’exploitation.
Vue d’ensemble des indicateurs
Un agriculteur de la région de Ouagadougou, au Burkina Faso, montre le sorgho et le mil qui poussent sur son terrain. Les céréales sèches telles que le sorgho et le mil résistent à la sécheresse. Ce sont souvent les seules cultures à la disposition des petits exploitants dans les régions arides. DuPont Pioneer a fourni des montages d’ADN transgéniques au projet de sorgho biofortifié pour l’Afrique (ABS – Africa Biofortified Sorghum), ce qui devrait permettre de créer des gammes de sorgho génétiquement modifié accessibles à tous. L’Indice 2016 a également montré que l’entreprise était en pourparlers avec l’ICRISAT afin d’accorder un accès gratuit à son germoplasme du mil.
La sélection permet de créer de nouvelles variétés, qui peuvent aider les petits exploitants à accroître leur rendement tout en se montrant plus résilientes face aux aléas de la météo et résistantes aux attaques des nuisibles et des maladies.
Vue d’ensemble des indicateurs
Des semis de tomate sont plantés dans le cadre d’un essai de variétés à Butajira, en Éthiopie. Fair Planet teste les variétés existantes proposées par les entreprises de semences traitées par l’Indice. Ces essais font appel à des pratiques agronomiques à la portée des petits exploitants locaux, tant sur le plan matériel que sur le plan économique. Dans plusieurs régions, le rendement des variétés sélectionnées s’est révélé plus de cinq fois supérieur à la moyenne nationale.
Produire des semences à l’échelle locale permet aux entreprises de remédier aux problèmes de disponibilité de semences de qualité, tout en faisant avancer le secteur semencier local.
Vue d’ensemble des indicateurs
Une agricultrice contrôle la maturité de son maïs sur un site de production de semences de Naseco à Nalweyo (Ouganda). Les petits exploitants sont les utilisateurs finaux des semences, mais peuvent aussi être des partenaires de la chaîne de valeur des entreprises, notamment dans le cadre de la production de semences. NASECO indique que plus de 90 % de sa production de semences est assurée par des petits exploitants agricoles et des coopératives agricoles.
Les entreprises peuvent optimiser l’accès aux semences en proposant aux petits exploitants une gamme variée de cultures et de variétés. Un conditionnement sur mesure, des circuits de distribution de confiance et des parcelles de démonstration peuvent encourager l’adoption de nouvelles technologies.
Vue d’ensemble des indicateurs
David Oboth et Dickson Ogot cherchent un endroit propice pour installer leur magasin de semences sur tuk-tuk à Gulu (Ouganda). Les magasins de semences mobiles permettent à Victoria Seeds d’atteindre les villages isolés, et donc d’améliorer l’accessibilité de ses produits.
Les services de vulgarisation permettent de développer la capacité des petits exploitants agricoles à adopter des variétés améliorées et des pratiques agricoles durables. Les entreprises peuvent proposer ces services elles-mêmes ou dans le cadre de partenariats.
Vue d’ensemble des indicateurs
East-West Seed forme les agriculteurs maliens à des pratiques agricoles avancées, telles que l’irrigation et le paillage. Les services de vulgarisation et la formation à l’agronomie peuvent aider les paysans à exploiter de façon optimale des semences de qualité issues de variétés améliorées.
Les entreprises étudiées par l’Indice de l’accès aux semences sont considérées comme des chefs de file du secteur, avec un bilan ou un potentiel de promotion de la productivité des petits exploitants agricoles.
Pour les multinationales, les critères de sélection reposent sur la présence à l’international et le chiffre d’affaires. Les listes d’entreprises des indices régionaux ont été établies après des états des lieux de chaque région, validés par des comités régionaux d’experts.
L’indice rassemble des tableaux de scores pour chaque entreprise, qui recensent sa présence, sa gamme de produits, ses meilleures pratiques ainsi que des constatations remarquables. Ils présentent également leurs avantages comparatifs par rapport aux autres entreprises évaluées.
Les tableaux de scores sont établis à partir de questionnaires remplis par les entreprises. Les analystes de l’Indice de l’accès aux semences apportent leur soutien et fournissent des conseils tout au long de ce processus. Les entreprises peuvent envoyer leurs informations dans le cadre d’un accord de confidentialité : les informations peuvent être utilisées pour l’évaluation mais ne sont pas rendues publiques. Avant la publication de l’Indice, les entreprises reçoivent leurs tableaux de scores à la seule fin d’en valider le contenu.
Company User Manual
Le questionnaire de l’Indice de l’accès aux semences 2019 se compose de cinq sections.
Les données recueillies servent à établir les tableaux de scores des entreprises, mais aussi à identifier et à analyser les activités à l’échelle du secteur dans les régions traitées par l’Indice.
La première section consiste en des informations générales sur l’entreprise. C’est là que celle-ci peut se présenter. Elle comprend des questions sur le nombre de salariés, les finances ou encore le nombre de petits exploitants agricoles touchés. Ces données servent à établir des échelles de référence afin de comparer des entreprises de taille différente, ainsi qu’à présenter le tableau de scores.
Voir tous les tableaux de scores des entreprises de l’édition 2016
La deuxième section étudie la gamme de produits de l’entreprise. Celle-ci doit fournir des détails sur les cultures et le nombre de variétés qu’elle propose aux petits exploitants agricoles de chaque pays dans lequel elle est présente. À l’échelle régionale, d’autres informations sont demandées, telles que les types de semences, la taille du conditionnement ou encore l’âge de la variété la plus récente qu’elle commercialise. Ces données permettent d’établir le tableau de scores ainsi que des constatations sectorielles.
Voir un exemple d’aperçu de l’Indice
La troisième section analyse la présence de l’entreprise. Celle-ci doit fournir des détails sur les pays dans lesquels elle a des activités telles que la production de semences, la mise à l’essai de variétés, des installations de sélection ou de transformation, ou encore des services de vulgarisation.
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Les entreprises de semences sont considérées comme des partenaires essentiels au traitement des questions spécifiques de développement et de développement durable, notamment la résilience face aux changements climatiques, la nutrition et la biodiversité agricole. Dans la quatrième section, l’entreprise doit indiquer si elle a mis en œuvre des démarches ou des mesures pour traiter ces questions. Elle doit également indiquer si elle a déjà conclu des partenariats avec le secteur public.
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La cinquième section est le cœur du questionnaire. Elle comprend des questions en lien avec tous les indicateurs ci-dessus.
Voir un exemple de l’Indice 2016
