Les entreprises de l’Indice ont leur siège dans huit pays de la région : le Burkina Faso (NAFASO, Nankosem), le Cameroun (Semagri), la Côte d’Ivoire (BILOHF), le Ghana (Heritage Seeds), le Mali (Agriplus Mali, Faso Kaba, SOPROSA), le Niger (AINOMA), le Nigéria (Da-Allgreen Seeds, Maslaha Seeds, Premier Seed, Value Seeds) et le Sénégal (SEDAB, Tropicasem), chacun de ces pays comptant un certain nombre d’autres entreprises semencières. En conséquence, ces huit pays sont les seuls dans lesquels les sociétés déclarent avoir mis en place des activités visant spécifiquement à renforcer le secteur semencier local. De plus, les collaborations avec des groupes d’exploitants ou des coopératives ne sont signalées que dans ces pays, et sont essentiellement le fait d’entreprises régionales. La production de semences devient une activité centrale pour le développement du secteur et la mobilisation de ces acteurs.
Les activités visant spécifiquement le développement du secteur semencier concernent le plus souvent trois pays. Au Burkina Faso, NAFASO s’efforce de développer et d’élargir la production de riz de Bobo-Dioulasso, tandis que dans le Sourou, Nankosem met en place un réseau de production afin d’augmenter la productivité agricole globale de la région. Au Nigéria, Da-Allgreen Seeds ne cesse de promouvoir l’adoption de technologies des semences plus performantes, établissant pour cela des partenariats avec des organisations locales et internationales afin de stimuler les améliorations dans le secteur et d’augmenter la productivité des petits exploitants. Value Seeds, également située au Nigéria, a conclu un partenariat avec l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) pour la multiplication des semences de base de qualité destinées aux semenciers locaux, et afin de mettre au point des technologies de production du maïs et du riz visant à augmenter le potentiel de rendement des petits exploitants. Au Sénégal, Tropicasem indique jouer un rôle dans le développement du secteur de l’oignon, notamment en participant à l’élaboration des réglementations concernant les semences importées afin d’augmenter les niveaux de production.
C’est au Sénégal que les collaborations à l’échelle locale semblent les plus nombreuses. La SEDAB a conclu des accords contractuels avec les organisations paysannes locales et apporte son aide aux petits exploitants, notamment en octroyant des crédits et en recrutant des agents techniques qui guident les agriculteurs dans le processus de production. De même, la SOPROSA collabore avec les organisations de production de semences, tout comme Semagri au Cameroun et AINOMA au Niger. Agriplus Mali est l’une des deux entreprises semencières à avoir participé à un programme d’EUCORD/de l’ICRISAT qui s’est déroulé de 2014 à 2017 dans les régions de Mopti et de Sikasso, au Mali. Le projet visait à renforcer les liens entre le secteur privé et les petits exploitants, et prévoyait la signature de trois contrats de production de semences entre l’entreprise et les coopératives. Syngenta est la seule entreprise implantée en dehors de la région à signaler des collaborations avec le secteur local, des activités de formation et de renforcement des compétences auprès de groupes de petits producteurs de riz au Nigéria ainsi que l’introduction de variétés améliorées mises au point par AfricaRice.
Comme indiqué plus haut, les pays dans lesquels aucune entreprise de l’Indice n’est implantée souffrent d’une absence d’activités stimulant le développement du secteur semencier et d’un nombre insuffisant de collaborations à l’échelle locale. Dans des pays tels que la Guinée équatoriale (qui compte une entreprise évaluée par l’Indice), la Guinée Bissau (une entreprise), la République centrafricaine (deux entreprises) et le Tchad (deux entreprises), le développement du secteur semencier se révèle limité, l’insuffisance des contributions des entreprises constituant l’une des nombreuses causes possibles à ce problème.